Le Paris Saint-Germain et les défis des huitièmes de finale de la Ligue des champions : entre aspirations et réalités sous l'ère QSI

Il est venu le temps d'assumer son statut. Malgré une phase de poules mitigée, le PSG se positionne logiquement en tant que favori pour son 8e de finale de la Ligue des champions contre la Real Sociedad, avec un match aller prévu mercredi au Parc des Princes. Lorsqu'il n'est pas confronté à un mastodonte du football européen, Paris ne déçoit jamais lors des phases à élimination directe sous l'égide de QSI. Cependant, le contexte actuel est distinct.


Il s'agit d'une assertion qui, bien que proverbiale, n'est pas dénuée de pertinence. En effet, il n'existe plus de petites équipes en 8e de finale de la Ligue des champions. Toutefois, il est incontestable que certaines équipes sont plus prestigieuses que d'autres. Le PSG aurait pu s'attendre à affronter un poids lourd après avoir terminé deuxième de son groupe lors de la phase de poules à l'automne dernier. Des équipes telles que Manchester City, le Bayern Munich ou le Real Madrid, pour ne citer que ses trois derniers adversaires dans cette compétition. Le fait d'affronter la Real Sociedad ouvre de nouvelles perspectives pour le PSG.


L'histoire du Paris Saint-Germain sous l'ère QSI se résume à celle d'un faible face aux puissants. Chaque élimination du PSG en Ligue des champions s'est produite face à un géant du football européen : le Bayern Munich (à deux reprises), le Real Madrid (à deux reprises), Manchester City (à deux reprises), le FC Barcelone (à deux reprises), Manchester United et Chelsea. Tous ces clubs ont remporté à plusieurs reprises la Ligue des champions, à l'exception de Manchester City. Ils l'ont tous gagnée au moins une fois au cours des dix dernières années, à l'exception de Manchester United. Cette règle ne souffre d'aucune exception.


La question ne réside pas nécessairement dans la qualité intrinsèque des équipes. L'équipe alignée par les Red Devils lors du match retour des 8es de finale de la Ligue des champions en 2019 au Parc des Princes ne semblait pas supérieure à celle du PSG. Dans une moindre mesure, le même constat peut être fait pour l'équipe de Chelsea lors de la saison 2013-2014, qui a éliminé Paris en quarts de finale. Ou pour Manchester City lors de la saison 2015-2016, qui n'était pas encore la machine à gagner qu'elle est devenue sous la direction de Josep Guardiola. À l'époque, City ne possédait pas plus de références en C1 que le PSG. Cependant, le club anglais a su combler son retard, se hisser au niveau des meilleurs, voire les surpasser. Ce n'est pas le cas du PSG.


Le SYMBOLE 2020

Le Paris Saint-Germain a réalisé des exploits contre le Barça et le Bayern (en 2021) ou Chelsea (en 2015 et 2016). Cependant, ces exploits sont restés sans lendemain. Globalement, face aux puissants, le PSG est resté faible. Mais lorsqu'il n'affronte pas un poids lourd lors des phases à élimination directe, le PSG n'a pas de difficultés. En 2013, il a éliminé Valence en huitièmes de finale (1-2, 1-1). Puis, l'année suivante, il a éliminé le Bayer Leverkusen (0-4, 2-1). Son parcours jusqu'en finale en 2020 a parfaitement illustré ce phénomène. Dans le contexte de la pandémie, le PSG a éliminé Dortmund (2-1, 2-0), l'Atalanta Bergame (2-1) et le RB Leipzig (3-0) avant de s'incliner face au Bayern (1-0).


La Real Sociedad fait partie de cette catégorie de clubs. Ceux contre lesquels le PSG n'a pas échoué jusqu'à présent lors des huitièmes de finale de la Ligue des champions sous l'ère QSI. Cependant, la situation est différente. Paris a radicalement changé de projet. Des anciens vainqueurs de la C1 tels que Leo Messi, Neymar ou Sergio Ramos ont cédé leur place à des joueurs qui n'ont pas la même expérience dans cette compétition. À l'exception de Keylor Navas et Marco Asensio, aucun joueur de l'effectif actuel du PSG n'a remporté la Ligue des champions.


C'est la première fois depuis son retour en Ligue des champions en 2012 que Paris compte aussi peu de joueurs ayant remporté la compétition. Depuis, Paris a systématiquement atteint les huitièmes de finale sans pour autant remporter le titre. Le club ne peut pas nécessairement s'appuyer sur la même expérience individuelle, mais il peut faire valoir son expérience collective en tant que club comme son meilleur argument. C'est cet argument qu'il doit mettre en avant contre la Real Sociedad pour confirmer qu'il reste compétitif face aux équipes plus modestes. Et ainsi se donner une chance de démontrer par la suite qu'il est également capable de rivaliser avec les meilleurs.